Bon sang les enfants ! 8 mois ! ça fait 8 mois que
je traîne à Santiago sans vous donner de nouvelles valables. Mais chose,
promise chose due, voici le billet tant attendu. Asseyez vous confortablement,
servez vous un petit café, un jus d’abricot, des biscuits, et laissez-vous
guider dans les nouvelles aventures de Cristobal !
Une histoire de
famille (Partie 1)
Ce n’est pas par hasard si je suis resté si longtemps au
même endroit. Pour résumer rapidement la situation familiale que j’avais avant
de partir et pour mettre tout le monde à niveau, voici la folle et incroyable histoire
de mon paternel :
Le coup d’état du 11 septembre 1973 organisé par les forces
militaires entraîne le Chili dans ses heures les plus sombres. Le général Pinochet
met en place une dictature stricte et systématise la répression pour
« sauver » le pays du communisme. Le nouveau gouvernement en place
utilise tout les moyens à disposition pour faire taire les opposants :
abolition de la liberté de presse, arrestation, exil, torture et exécution. Une
très grave grise économique frape le pays dans les années 80. C’est dans ces
conditions que, à l’âge de 21 ans, mon père quitte seul Santiago. Un ami de la
famille lui donne la possibilité de quitter le pays pour tenter sa chance en
Belgique. La suite de l’histoire, pour la plupart, vous la connaissez. Il
rencontre ma mère suisse en Belgique et rentrent tout les deux en Valais
(Suisse) avec moi dans le bidon. C’est à partir de ce moment que ça devient
intéressant. Mon père ne m’a jamais appris l’espagnol, ne m’a jamais vraiment
parlé de sa famille, ni de sa vie au Chili. En plus de ça, il n’a pas vraiment
gardé de contact avec son père, ses frères, sa sœur. Bon d’accord, chaque 5 ou
6 ans un petit mail pour son frère… pas plus. Au moment où j’écris ce billet,
ça fait 32 ans qu’il est parti, est il n'est toujours pas rentré au pays.
Dernière photo de mon père au Chili montant dans l'avion. |
Le thème de ce voyage réside donc là. Dans les questions que
je me posais en étant gamin. Il est comment mon grand-père ? Et mes
oncles ? Et mes tantes ? J’ai des cousins ?
J’ai compris rapidement que si je voulais des réponses claires
et précises, il me faudrait aller les chercher tout seul. Me rendre au Chili
pour rencontrer ces gens qui ont le même sang que moi devient rapidement un
besoin fondamental. Alors oui, je suis parti à vélo… mais ça c’est une autre
histoire…
Je suis donc arrivé le 11 juillet 2012 au terminal de bus de
Santiago. Le seul contact que j’avais sur place c’était celui d’un oncle que je
connaissais plus ou moins. Je lui avais écrit 6 mois en avance depuis Buenos
Aires pour lui annoncer ma venue. J’allais avoir besoin de son aide pour
rencontrer tous les membres qui composaient ma famille. Il est sensé venir me chercher au
terminal. J’attends donc une dizaine de minutes parmi la foule lorsque je vois un
petit vieux s’approcher de moi. Son visage m’est familier. Il s’approche tout
près, me montre du doigt et me dit: « Toi, tu es mon petit-fils. » Moi, la voix tremblante : « Toi, tu
dois être mon grand-papa ?». Il me sourit et sans rien dire, me prend dans les bras.
Ça faisait pas 10 minutes que j’avais débarqué à Santiago et
j’avais déjà vécu du lourd, du très lourd. Je n’étais absolument pas du tout
préparé à le voir à ce moment là. Pourtant, ça c’est fait le plus naturellement
du monde.
J’ai 23 ans, et je viens de gagner un grand-père.
J’ai passé les 2 premiers jours chez la famille de mon
oncle. J’ai fait la connaissance de ses enfants de 2 et 4 ans, mes cousins. Et
puis le 3ème jours, ils ont fait une fête et ont invités tous les
membres de la famille pour que je puisse les rencontrer en même temps.
Alors là mes petits amis, c’était une sacrée journée !
Chaque fois que quelqu'un sonnait à la porte je devais aller ouvrir. Comme j’ai
la même tronche que mon père quand il était jeune et que ses frères et sœurs
lui ressemblent aussi, on n’a jamais eu de la peine à se reconnaître. Mais
d’ouvrir à quelqu'un que tu ne connais pas, que tu n’as jamais vu et qui te
dit : « Salut moi c’est Jimmy, je suis ton oncle. »
« Salut, moi c’est Jordan, je suis ton cousin. « Salut, moi c’est
Irène, je suis ta tante » hé ben ça fait quand même un peu drôle. Surtout
qu’ils sont quand même une bonne quinzaine. Ces gens que je ne connaissais pas
m’étaient pourtant extrêmement familiers, même si nous n’avions jamais vécu
ensemble. Nous avons tous un peu la même tête, ça aide à se connaitre, se reconnaître et s’apprivoiser. Ce jours là, j’ai appris que mon père avait des
demi-frères, ce qui du coup a rajouté pas mal de monde au décompte que
j’imaginais de la famille.
Un tonton |
Avec le cousin |
Un tonton |
Les retrouvailles se sont donc passées à merveille. Il n’y a
pas eu de débordement d’émotion parce que c’est pas le genre de la maison. Ils
m’ont reçu comme si j’étais parti depuis une semaine, comme si j’avais depuis
toujours fait parti de la famille. Comme si c’était mon père qui était revenu
et qui n’avait jamais vieilli.
Ce jour même, j’ai organisé un skype avec mon paternel. Il a
eu l’occasion de revoir rapidement et dans un énorme brouhaha son père, ses
frères, ses demi-frères et ses neveux. Ça faisait 32 ans quand même. L’émotion
est montée d’un cran.
Assez parlé de la famille pour l’instant. Promis, on y reviendra un plus tard.
7 millions de santiaguinos,
et moi et moi et moi.
Evidemment, je ne suis pas seulement resté dans le cocon
familial. Santiago c’est quand même une capitale de 7 millions d’habitants,
faut bien en profiter. Le premier mois je me suis direct inscrit dans un cours
de théâtre, histoire de rencontrer des gens de mon âge. Les ateliers avaient
lieu dans une sorte de centre culturel faisant aussi office de squatte pour
artistes gauchistes/anarchistes sans le sous. Le centre avait pour
particularité d’être autogéré et proposait constamment de nouvelles créations
au public. J’ai eu l’occasion de jouer mon premier rôle en espagnol. Hé ben
c’était pas de la tarte ! Bon, entre nous, les cours c’était pas du top
niveau, mais qu’est-ce qu’on s’est marré!
J’ai aussi pris rapidement la décision de trouver un
travail. Même si je ne payais pas le logement chez mon oncle, la vie dans la
capitale reste assez chère. J’ai donc cherché le moyen de donner des cours de
français et c’est là que j’ai rencontré Florian. Ce garçon c’est tellement un
personnage clé dans mon passage à Santiago, qu’il mérite un paragraphe à lui
tout seul.
Durant ma recherche d’emploi, je lisais les annonces sur
internet de professeurs de français pour voir un peu comment ça fonctionnait.
Je suis tombé sur l’annonce d’un suisse de mon âge qui proposait ses services.
Je lui ai donc écrit un mail afin savoir comment ça fonctionnait pour lui et si
il avait des conseils à me donner. Sa réponse : « Ouais mec, on va
boire une binche demain et je t’explique. » Ça fait maintenant 8 mois
qu’on boit des bières toutes les semaines. C’est ce nigaud de neuchâtelois qui
m’a fait entrer à l’institut de langue Chileno-Suizo. C’est aussi lui qui m’a
fait découvrir les endroits les plus festifs de la ville, vu qu’il y était
installé depuis près de deux ans. Ce garçon il est du genre à t’appeler vers
18h pour prendre l’apéro « Aller, juste un verre » et au final tu
rentres chez toi le lendemain à 8h sans voir le bout de tes pieds. Si j'avais su que j'allais me faire un ami à neuchâlois à Santiago...
Je t'attends en Colombie copain !
Je t'attends en Colombie copain !
Comme je l’ai dit un peu plus haut, j’ai travaillé comme
professeur de français la majorité de mon temps. J’ai donné des cours à l' "instituto chileno suizo" à des chiliens, des espagnols, des mexicains, des
panaméens et autres habitants du continent de 14 à 65 ans. Comme je n’avais
aucune expérience et aucun papier pédagogique, j’avais des classes de niveau basique.
En gros ceux qui ne captent pas un broque de français. Les élèves ont la
possibilité de donner une note à leur professeur. Les notes permettent à
l’enseignant de gagner une « prime » et de pouvoir donner plus de
classes. C’est comme ça que je me suis retrouvé les derniers mois jusqu’à 6h de
cours par jours, 5 jours par semaine. Moi qui croyais qu’on ne pouvait pas
trouver de travail en Amérique Latine…
J'ai aussi eu l'occasion de donner cours de théâtre à l'institut. C'était des cours basiques pour apprendre à utiliser le français d'une manière différente. Avec évidemment à la clé, une présentation public.
Pour vous faire une idée, je gagnais 6.- de l’heure en tant
que prof. J’ai aussi travaillé un temps comme serveur dans un restaurant. Par contre le salaire est de 2.- de l’heure
sans compter le pourboire. Le solde minimum au Chili est d’environ 350.- par
mois. Vous l’aurez compris, vivre ici c’est compliqué. Et c’est compliqué pour
tout le monde. Je n’ai donc pas pu mettre de l’argent de côté. Ces travailles
m’ont juste aidé à dépenser un peu moins sur mon budget initial et m’ont permis
de me confronter à la réalité des santiaguinos.
Voilà ce que j’ai fait de mes 8 mois. Famille, travail et
beaucoup, beaucoup de fêtes. Bon ok, je n’ai pas décrit les fêtes et y aura pas de photos non plus. Mais je vous
laisse imaginer : Amérique latine, musique qui te fait remuer le popotin,
boissons adéquates, jolies filles.
Je crois que c’est bon là, vous imaginez
tout juste.
Histoires brèves
(Partie 1)
- J’ai une cousine qui s’appelle Macarena. Quand on m’a dit
son nom, ma première réaction a été : « Mais heu… la Macarena, c’est
pas une danse ? »
«Ben non, c’est une chanson qui parle
justement d’une fille qui s’appelle Macarena »
« Ha. » -_-‘
- J’ai perdu 9 kilos depuis le début du voyage. Oui, je suis
content.
-Un soir, en passant boire des bières dans l’auberge de
jeunesse préféré de Florian le neuchâtelois, je sens du coin de l’œil qu’on me
regarde avec insistance. Je me retourne et tombe nez à nez avec Nathalie Ançay
(amie de la famille et habitante de ma région) qui passait par là pour son
voyage de noce avec son mari tout neuf de Martigny. Je savais qu’elle était en Amérique latine mais j’avais oublié
de lui écrire. Elle savait que j’étais à Santiago mais elle pensait que ce
serait difficile d’arriver à me voir. Pour fêter cette incroyable coïncidence,
on est parti picoler, comme tous bons valaisans qui se respectent. (Pour la
petite histoire, le chilien qui les accompagnait pensait qu’ils étaient
hollandais, tellement leur accent du valais est à coupé au couteau).
-Vous vous rappeler le salaire minimum du pays ? C’est
environ 350.- Les études à l’université coûte entre 4’000.- et 12'000.- par
année. Vous comprenez maintenant pourquoi les jeunes n’arrêtent pas de
descendre dans la rue ? Alors oui, il existe des formes de bourses ou des
plans d’endettement sur 40 ans, mais l’éducation reste le moyen lucratif le
plus important de l’état.
- Un jour, j’ai demandé à mon cousin de la banlieue (27 ans)
pourquoi il avait cette grosse cicatrice dans la main droite. Il m’a dit :
« Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien me battre dans la rue. Un jour
je suis tombé sur un gars qui avait un sabre, un vrai sabre, celui des samouraïs.
Je crois que finalement, j’ai eu de la chance de n’avoir que cette
cicatrice. »
-Après mes 3 premiers mois, j’ai du sortir du pays pour
renouveler mon visa. J’en ai profité pour faire un « saut » à Buenos
Aires histoire de revoir les copains copines que j’avais quitté 7 mois auparavant.
La surprise pour eux était de taille. Bon sang, quel voyage !
- Au Chili, une des activités très appréciée des enfants, c’est
le cerf-volant. Il fût une époque où le fil de ces engins volants était mélangé
avec du verre. Le but étant de couper le cerf volant de l’autre dans les aires
afin de gagner la compétition. Evidemment, il y avait beaucoup de doigts mutilés
et d’accidents en tout genre. L’interdiction du fil de verre à été introduit
après la décapitation sec et net d’un motard sur l’autoroute.
- J'ai pris aussi un cours de théâtre de rue. On était 18 dans le groupe, il y avait 17 filles. Et après on me demande pourquoi j'ai jamais voulu faire de foot.
- J’avais prévu d’aller sur l’île de Pâques depuis Lima, les
billets étant 5x moins chers que depuis Santiago (entre 800.- et 1200.- quand
même depuis Santiago). Sauf que la liaison entre Lima et l’Île est annulée
depuis janvier 2013. Je n’irai donc pas sur l’Île de Pâques, je n’ai plus assez
d’argent. Si on m’avait dit ça il y a une année, je pense que j’aurai pleuré,
parce que c’est quand même un rêve de gamin cet endroit. Sauf que maintenant,
ça me dérange pas plus que ça. Je sais que de toute façon je vais revenir au
Chili. Ce sera donc pour le prochain voyage. Et pendant ce temps… je peux
continuer à en rêver…
- A Buenos Aires, je suis tombé sur deux suisses faisant le
tour du monde à vélo. Ils sont de Genève mais c’est pas grave, ils sont sympa.
Leur blog => laterreavelo.blogspot.com
- Les chiliens sont pas trop les copains des argentins, des
péruviens et des boliviens. Les pays limitrophes en gros. Le problème c’est que le Chili
est plus stable économiquement et plus fort que ses voisins, ça fait des jaloux.
Historiquement en plus, ils se sont toujours un peu fait la guerre ces 4 là et
c’est toujours un peu le Chili qui a gagné. Pendant les guerres du pacifique
(1879-1884), l’armée chilienne a même privé la Bolivie de l’accès à la mer. Aujourd’hui encore le président Bolivien réclame ces terres volées car selon
lui, tous les maux de la Bolivie viennent du fait qu’elle n’a plus d’accès à la
mer. Les péruviens sont potes aux boliviens alors ils disent la même chose. Et selon les argentins, les chiliens c'est tous des voleurs et des sympathisants de la dictature. Y a une ambiance dans le coin...
Le Chili, un pays qu’il
est bien
Y a pas à chipoter, ce pays est quand même sympa. Même si je
n’en connais pas encore la moitié, j’avoue avoir été charmé sur bien des
points. Premièrement, la nourriture. C’est un festival de saveurs. C’est pas
toujours bon pour la santé (60% des chiliens souffrent de sur-poids) mais
qu’est-ce que c’est délicieux. Entre les asado (grillade), les completos (hot
dog), les pastels de choclo (hachi parmentier mais à la place de la purée, du
maïs),
les nombreux plats composés de viande, d’œufs, de frites et d'oignons tout
mélangé, les fruits de mer et les pastèques de la taille d’une maison, on
meurt rarement de faim.
Et puis Santiago, ça ressemble à ça :
(merci Anne-Claire pour les photos)
Moneda. Palais du gouvernement. |
Plaza de armas |
Santa Lucia |
Costanera Center. Plus haute tour d'amérique du sud. (303m) |
La Vega. Marché central. |
Vue depuis ma chambre. |
L’avantage de cette capitale, c’est que la plage est à 1h30
et la montagne à 45 minutes. Ça donne l’occasion de faire moult et moult
excursions.
Cajón del Maipo |
Tous les week-end à la plage. |
Valparaiso et Viña del mar :
(gracias Ana por las fotos)
Une histoire de famille (Partie 2)
Bon alors si on fait le décompte, j'ai gagné en tout 1 grand-père, 13 oncles et tantes, 9 cousins et un petit cousin. Rajoutez à ça une dizaine de personne que je n'ai pas connu pour des raisons de : naissance secrète, séparation violente ou autre disparitions mystérieuses.
Je n’ai finalement pas eu besoin de leur poser beaucoup de
questions, les réponses venaient d’elles-mêmes. J’ai compris simplement en
vivant avec eux. J’ai compris le pourquoi-du-comment de mon éducation
paternelle. Les réponses sont venues lentement mais surement avec le temps.
J’ai donc vécu le premier mois avec mon oncle et sa famille et j’ai ensuite
passé les 7 mois suivant en compagnie d’un autre oncle plus jeune et vivant
seul dans son appartement. Chaque semaine je passais voir au moins une fois
tout le monde, histoire d’en profiter un maximum. Ils avaient
toujours quelque chose à dire. Que ce soit sur l’enfance de mon papa, sur mon
terrible grand-père ou sur leur passé pauvre et plutôt douleur pendant la dictature. Mes oncles et tantes recouvrent
tous les niveaux sociaux. Entre celui qui est chef marketing d’une grosse
entreprise pharmaceutique et celle qui vie dans la banlieue dangereuse de la
ville, en passant par un prédicateur évangéliste anciennement toxicomane, j’ai pas
eu l’occasion de m’ennuyer.
Dans la banlieue |
à la maison |
Les filles en habit traditionnel. |
Apprendre à mon cousin de 2 ans comment manger des Chocopic, ça c'est important. |
Là où ils se sont tous mis d’accords, c’est qu’il fallait
faire de moi un vrai chilien au plus vite, rattraper le temps perdu.
Je suis dorénavant incollable sur la nourriture, le folklore, l’alcool, les
dialectes et l’histoire chilienne.
Mon grand-père n’a pas voulu s’en arrêté là. Il a voulu faire de moi un chilien officiel. C’est
donc grâce à lui et à Bernadette depuis la Suisse (merci tata !) que le 1er
décembre 2012, en recevant ma nouvelle carte d’identité et mon nouveau
passeport, je suis devenu officiellement citoyen chilien. Oui oui, pour de
vrai.
Ma venue dans la famille à provoqué quelque chose de plutôt
inattendu. Le jour où j’ai rencontré tout le monde pour la première fois, ils
m’ont avoué que ça faisait bien 10 ans qu’ils ne s’étaient pas réuni à autant.
Ils n’ont jamais eu pour habitude de se rassembler pour les anniversaires, les fêtes
de fin d’année ou pour simplement une grillade le week-end. Moi c’est tout
naturellement que je leur ai proposé ce genre d’activité, vu que c’est quand
même la base de ma famille en Suisse.
C’était un peu compliqué au début de rassembler tout ces
sauvages. Et puis de fil en aiguille, les choses se sont dénouées. A tel point
que les derniers mois, l’asado familial devenait systématique.
Je suis venu au Chili pour connaître ma famille et c’est finalement elle qui me remercie de l'avoir rassembler de nouveau…
C’est pas une chouette histoire tout ça ?
Histoires brèves (partie
2)
- Un jour, ils ont annoncé à la télé : « L’économie
du pays est en poupe. Les spécialistes table sur une croissance constante
jusqu’en 2060. » De mon vivant, jamais je n’ai vu une annonce semblable sur notre vieux continent…
- Maintenant que je sais d’où vient mon nom de famille et ce
qu’il représente, j’ai jamais autant été fière de le porter.
- J'ai parlé que en bien de la Suisse. Mais les gens comprennent pas quand on leur dit que notre plat national c'est que du fromage et du pain. Alors j'ai dû leur montrer. Je suis devenu un spécialiste en fondue au fromage. Le plus fou, c'est que c'était bon !
- Un jour, je suis allé voir ma cousine de la banlieue. Elle
habite chez son fiancé dans un quartier où circule pas mal de drogue. Ils me préviennent à l’avance: je dois faire gaffe et jamais sortir seul,
de nuit comme de jour. Quand on arrive sur place, pas un bruit. Ça a l’air
plutôt calme et je ne vois pas d’où vient le danger.Moi : « Ben c’est pas si terrible que ça, c’est même super
calme. »
Ma cousine : « Non mais ça c’est parce que quelqu'un s’est fait
abattre hier dans la rue. Il y a eu pas mal de coups de feu alors aujourd’hui
tout le monde reste planqué à la maison. »
Moi : « Ha ouais… quand même… »
- Les chiliens sont tellement mal vu chez leurs voisins que
quand j’ai obtenu la nationalité, le monsieur de la police m’a bien fait
comprendre qu’une fois hors du pays, il fallait que je voyage en tant que
suisse et pas chilien. « Si t’as un accident en tant que chilien, personne
n’ira te chercher. En tant que suisse ils appelleront l’armée »
-Fin de l’année passée je suis tombé sur le blog d’un couple
belge à vélo. Comme ils font le même trajet que moi, qu’ils sont pas trop trop
sportif et qu’ils savent pas trop jusqu’où ils vont non plus, je les ai
contacté pour qu’on se boive un pot à Santiago. Tellement sympa le pot que
Jérôme à ronflé une petite heure dans le parc. En plus de ça ils ont un site
qui claque => www.enviecyclette.com
J'ai l'impression que je vais les revoir ces deux là !
- Le jour où j’ai rencontré toute ma famille, un de mes oncles m’a proposé de vivre chez lui de manière indéfinie. On ne se connaissait que depuis 3 minutes, on vivra 7 mois ensemble.
- Le jour où j’ai rencontré toute ma famille, un de mes oncles m’a proposé de vivre chez lui de manière indéfinie. On ne se connaissait que depuis 3 minutes, on vivra 7 mois ensemble.
- La spécialité nationale c’est aussi les tremblements de
terres. Minimum 1 à 2 par semaine. Pour les plus habitués, ce n’est pas un
problème. Mais moi j’ai l’impression de mourir à chaque fois. Et j’habite au 19ème
étages, ça aide pas.
- Si j’ai eu si rapidement mon passeport, c’est grâce à une
nouvelle loi qui est parue récemment. Cette dernière permet au fils ou petit
fils de chilien de récupérer la nationalité simplement en remplissant un
formulaire et en déposant ses papiers de naissance dans le pays. Ce n’est pas
pour rien si cette loi arrive maintenant. Le Chili veut récupérer les familles
d’exilés de la dictature qui fuient la crise européenne, principalement
l’Espagne.
Pour la vidéo de ce billet, je me suis pas foutu de vous !
Regardez-là en plein écran et en haute définition.
Un nouveau départ
La prochaine fois je vous raconterai mon anniversaire et ma fête d'adieu monstrueuse qu'on a fait hier. Tout à l'heure je vais faire un ultime repas avec ma famille avant de remonter sur le vélo en fin d'après midi.
Ça fait un an que j’ai quitté le
vieux continent. J’ai l’impression de ne pas avoir encore fait la moitié de ce que
je voulais faire. Vous l’aurez compris, le retour c’est pas pour tout de suite.
Je remonte donc sur le vélo dans quelques heures. Après huit mois de pause je
sens que je vais galérer. Mais c’est pas grave… l’aventure reprend, il était
temps ! Le moral est bon, très bon même. J'ai deux fois plus de famille et sur ma route il y a plus de 1000 km de plage et du soleil, quoi demander de plus? On reprend donc notre vitesse de croisière avec la
publication des billets (entre 1 et 2 par mois) et des vidéos plus ouf que jamais.
Restez rock ! |