dimanche 3 mars 2013

8 mois à Santiago


Bon sang les enfants ! 8 mois ! ça fait 8 mois que je traîne à Santiago sans vous donner de nouvelles valables. Mais chose, promise chose due, voici le billet tant attendu. Asseyez vous confortablement, servez vous un petit café, un jus d’abricot, des biscuits, et laissez-vous guider dans les nouvelles aventures de Cristobal !


Une histoire de famille (Partie 1)

Ce n’est pas par hasard si je suis resté si longtemps au même endroit. Pour résumer rapidement la situation familiale que j’avais avant de partir et pour mettre tout le monde à niveau, voici la folle et incroyable histoire de mon paternel :

Le coup d’état du 11 septembre 1973 organisé par les forces militaires entraîne le Chili dans ses heures les plus sombres. Le général Pinochet met en place une dictature stricte et systématise la répression pour « sauver » le pays du communisme. Le nouveau gouvernement en place utilise tout les moyens à disposition pour faire taire les opposants : abolition de la liberté de presse, arrestation, exil, torture et exécution. Une très grave grise économique frape le pays dans les années 80. C’est dans ces conditions que, à l’âge de 21 ans, mon père quitte seul Santiago. Un ami de la famille lui donne la possibilité de quitter le pays pour tenter sa chance en Belgique. La suite de l’histoire, pour la plupart, vous la connaissez. Il rencontre ma mère suisse en Belgique et rentrent tout les deux en Valais (Suisse) avec moi dans le bidon. C’est à partir de ce moment que ça devient intéressant. Mon père ne m’a jamais appris l’espagnol, ne m’a jamais vraiment parlé de sa famille, ni de sa vie au Chili. En plus de ça, il n’a pas vraiment gardé de contact avec son père, ses frères, sa sœur. Bon d’accord, chaque 5 ou 6 ans un petit mail pour son frère… pas plus. Au moment où j’écris ce billet, ça fait 32 ans qu’il est parti, est il n'est toujours pas rentré au pays.

Dernière photo de mon père au Chili montant dans l'avion.


Le thème de ce voyage réside donc là. Dans les questions que je me posais en étant gamin. Il est comment mon grand-père ? Et mes oncles ? Et mes tantes ? J’ai des cousins ?
J’ai compris rapidement que si je voulais des réponses claires et précises, il me faudrait aller les chercher tout seul. Me rendre au Chili pour rencontrer ces gens qui ont le même sang que moi devient rapidement un besoin fondamental. Alors oui, je suis parti à vélo… mais ça c’est une autre histoire…

Je suis donc arrivé le 11 juillet 2012 au terminal de bus de Santiago. Le seul contact que j’avais sur place c’était celui d’un oncle que je connaissais plus ou moins. Je lui avais écrit 6 mois en avance depuis Buenos Aires pour lui annoncer ma venue. J’allais avoir besoin de son aide pour rencontrer tous les membres qui composaient ma famille. Il est sensé venir me chercher au terminal. J’attends donc une dizaine de minutes parmi la foule lorsque je vois un petit vieux s’approcher de moi. Son visage m’est familier. Il s’approche tout près, me montre du doigt et me dit: « Toi, tu es mon petit-fils. »  Moi, la voix tremblante : « Toi, tu dois être mon grand-papa ?». Il me sourit et sans rien dire, me prend dans les bras.

Ça faisait pas 10 minutes que j’avais débarqué à Santiago et j’avais déjà vécu du lourd, du très lourd. Je n’étais absolument pas du tout préparé à le voir à ce moment là. Pourtant, ça c’est fait le plus naturellement du monde.

J’ai 23 ans, et je viens de gagner un grand-père.


J’ai passé les 2 premiers jours chez la famille de mon oncle. J’ai fait la connaissance de ses enfants de 2 et 4 ans, mes cousins. Et puis le 3ème jours, ils ont fait une fête et ont invités tous les membres de la famille pour que je puisse les rencontrer en même temps.
Alors là mes petits amis, c’était une sacrée journée ! Chaque fois que quelqu'un sonnait à la porte je devais aller ouvrir. Comme j’ai la même tronche que mon père quand il était jeune et que ses frères et sœurs lui ressemblent aussi, on n’a jamais eu de la peine à se reconnaître.  Mais d’ouvrir à quelqu'un que tu ne connais pas, que tu n’as jamais vu et qui te dit : « Salut moi c’est Jimmy, je suis ton oncle. » « Salut, moi c’est Jordan, je suis ton cousin. « Salut, moi c’est Irène, je suis ta tante » hé ben ça fait quand même un peu drôle. Surtout qu’ils sont quand même une bonne quinzaine. Ces gens que je ne connaissais pas m’étaient pourtant extrêmement familiers, même si nous n’avions jamais vécu ensemble. Nous avons tous un peu la même tête, ça aide à se connaitre, se reconnaître et s’apprivoiser. Ce jours là, j’ai appris que mon père avait des demi-frères, ce qui du coup a rajouté pas mal de monde au décompte que j’imaginais de la famille.


Un tonton
Avec le cousin
Un tonton
Une petite partie des parents direct.

Les retrouvailles se sont donc passées à merveille. Il n’y a pas eu de débordement d’émotion parce que c’est pas le genre de la maison. Ils m’ont reçu comme si j’étais parti depuis une semaine, comme si j’avais depuis toujours fait parti de la famille. Comme si c’était mon père qui était revenu et qui n’avait jamais vieilli.

Ce jour même, j’ai organisé un skype avec mon paternel. Il a eu l’occasion de revoir rapidement et dans un énorme brouhaha son père, ses frères, ses demi-frères et ses neveux. Ça faisait 32 ans quand même. L’émotion est montée d’un cran.

Tout le monde se pressant derrière l'ordinateur pour lui parler.


Assez parlé de la famille pour l’instant. Promis, on y reviendra un plus tard.



7 millions de santiaguinos, et moi et moi et moi.

Evidemment, je ne suis pas seulement resté dans le cocon familial. Santiago c’est quand même une capitale de 7 millions d’habitants, faut bien en profiter. Le premier mois je me suis direct inscrit dans un cours de théâtre, histoire de rencontrer des gens de mon âge. Les ateliers avaient lieu dans une sorte de centre culturel faisant aussi office de squatte pour artistes gauchistes/anarchistes sans le sous. Le centre avait pour particularité d’être autogéré et proposait constamment de nouvelles créations au public. J’ai eu l’occasion de jouer mon premier rôle en espagnol. Hé ben c’était pas de la tarte ! Bon, entre nous, les cours c’était pas du top niveau, mais qu’est-ce qu’on s’est marré!



Séance de travail




J’ai aussi pris rapidement la décision de trouver un travail. Même si je ne payais pas le logement chez mon oncle, la vie dans la capitale reste assez chère. J’ai donc cherché le moyen de donner des cours de français et c’est là que j’ai rencontré Florian. Ce garçon c’est tellement un personnage clé dans mon passage à Santiago, qu’il mérite un paragraphe à lui tout seul.



Durant ma recherche d’emploi, je lisais les annonces sur internet de professeurs de français pour voir un peu comment ça fonctionnait. Je suis tombé sur l’annonce d’un suisse de mon âge qui proposait ses services. Je lui ai donc écrit un mail afin savoir comment ça fonctionnait pour lui et si il avait des conseils à me donner. Sa réponse : « Ouais mec, on va boire une binche demain et je t’explique. » Ça fait maintenant 8 mois qu’on boit des bières toutes les semaines. C’est ce nigaud de neuchâtelois qui m’a fait entrer à l’institut de langue Chileno-Suizo. C’est aussi lui qui m’a fait découvrir les endroits les plus festifs de la ville, vu qu’il y était installé depuis près de deux ans. Ce garçon il est du genre à t’appeler vers 18h pour prendre l’apéro « Aller, juste un verre » et au final tu rentres chez toi le lendemain à 8h sans voir le bout de tes pieds. Si j'avais su que j'allais me faire un ami à neuchâlois à Santiago...

Je t'attends en Colombie copain !



Comme je l’ai dit un peu plus haut, j’ai travaillé comme professeur de français la majorité de mon temps. J’ai donné des cours à l' "instituto chileno suizo" à des chiliens, des espagnols, des mexicains, des panaméens et autres habitants du continent de 14 à 65 ans. Comme je n’avais aucune expérience et aucun papier pédagogique, j’avais des classes de niveau basique. En gros ceux qui ne captent pas un broque de français. Les élèves ont la possibilité de donner une note à leur professeur. Les notes permettent à l’enseignant de gagner une « prime » et de pouvoir donner plus de classes. C’est comme ça que je me suis retrouvé les derniers mois jusqu’à 6h de cours par jours, 5 jours par semaine. Moi qui croyais qu’on ne pouvait pas trouver de travail en Amérique Latine…

Des élèves,

des élèves

et des élèves.


J'ai aussi eu l'occasion de donner cours de théâtre à l'institut. C'était des cours basiques pour apprendre à utiliser le français d'une manière différente. Avec évidemment à la clé, une présentation public.





Pour vous faire une idée, je gagnais 6.- de l’heure en tant que prof. J’ai aussi travaillé un temps comme serveur dans un restaurant. Par contre le salaire est de 2.- de l’heure sans compter le pourboire. Le solde minimum au Chili est d’environ 350.- par mois. Vous l’aurez compris, vivre ici c’est compliqué. Et c’est compliqué pour tout le monde. Je n’ai donc pas pu mettre de l’argent de côté. Ces travailles m’ont juste aidé à dépenser un peu moins sur mon budget initial et m’ont permis de me confronter à la réalité des santiaguinos.

Voilà ce que j’ai fait de mes 8 mois. Famille, travail et beaucoup, beaucoup de fêtes. Bon ok, je n’ai pas décrit les fêtes et y aura pas de photos non plus. Mais je vous laisse imaginer : Amérique latine, musique qui te fait remuer le popotin, boissons adéquates, jolies filles.

Je crois que c’est bon là, vous imaginez tout juste.



Histoires brèves (Partie 1)


- J’ai une cousine qui s’appelle Macarena. Quand on m’a dit son nom, ma première réaction a été : « Mais heu… la Macarena, c’est pas une danse ? »

 «Ben non, c’est une chanson qui parle justement d’une fille qui s’appelle Macarena »
« Ha. » -_-‘

- J’ai perdu 9 kilos depuis le début du voyage. Oui, je suis content.

-Un soir, en passant boire des bières dans l’auberge de jeunesse préféré de Florian le neuchâtelois, je sens du coin de l’œil qu’on me regarde avec insistance. Je me retourne et tombe nez à nez avec Nathalie Ançay (amie de la famille et habitante de ma région) qui passait par là pour son voyage de noce avec son mari tout neuf de Martigny. Je savais qu’elle était en Amérique latine mais j’avais oublié de lui écrire. Elle savait que j’étais à Santiago mais elle pensait que ce serait difficile d’arriver à me voir. Pour fêter cette incroyable coïncidence, on est parti picoler, comme tous bons valaisans qui se respectent. (Pour la petite histoire, le chilien qui les accompagnait pensait qu’ils étaient hollandais, tellement leur accent du valais est à coupé au couteau).

-Vous vous rappeler le salaire minimum du pays ? C’est environ 350.- Les études à l’université coûte entre 4’000.- et 12'000.- par année. Vous comprenez maintenant pourquoi les jeunes n’arrêtent pas de descendre dans la rue ? Alors oui, il existe des formes de bourses ou des plans d’endettement sur 40 ans, mais l’éducation reste le moyen lucratif le plus important de l’état.

- Un jour, j’ai demandé à mon cousin de la banlieue (27 ans) pourquoi il avait cette grosse cicatrice dans la main droite. Il m’a dit : « Quand j’étais plus jeune, j’aimais bien me battre dans la rue. Un jour je suis tombé sur un gars qui avait un sabre, un vrai sabre, celui des samouraïs. Je crois que finalement, j’ai eu de la chance de n’avoir que cette cicatrice. »

-Après mes 3 premiers mois, j’ai du sortir du pays pour renouveler mon visa. J’en ai profité pour faire un « saut » à Buenos Aires histoire de revoir les copains copines que j’avais quitté 7 mois auparavant. La surprise pour eux était de taille. Bon sang, quel voyage !


- Au Chili, une des activités très appréciée des enfants, c’est le cerf-volant. Il fût une époque où le fil de ces engins volants était mélangé avec du verre. Le but étant de couper le cerf volant de l’autre dans les aires afin de gagner la compétition. Evidemment, il y avait beaucoup de doigts mutilés et d’accidents en tout genre. L’interdiction du fil de verre à été introduit après la décapitation sec et net d’un motard sur l’autoroute.

- J'ai pris aussi un cours de théâtre de rue. On était 18 dans le groupe, il y avait 17 filles. Et après on me demande pourquoi j'ai jamais voulu faire de foot.

- J’avais prévu d’aller sur l’île de Pâques depuis Lima, les billets étant 5x moins chers que depuis Santiago (entre 800.- et 1200.- quand même depuis Santiago). Sauf que la liaison entre Lima et l’Île est annulée depuis janvier 2013. Je n’irai donc pas sur l’Île de Pâques, je n’ai plus assez d’argent. Si on m’avait dit ça il y a une année, je pense que j’aurai pleuré, parce que c’est quand même un rêve de gamin cet endroit. Sauf que maintenant, ça me dérange pas plus que ça. Je sais que de toute façon je vais revenir au Chili. Ce sera donc pour le prochain voyage. Et pendant ce temps… je peux continuer à en rêver…

- A Buenos Aires, je suis tombé sur deux suisses faisant le tour du monde à vélo. Ils sont de Genève mais c’est pas grave, ils sont sympa. Leur blog => laterreavelo.blogspot.com

- Les chiliens sont pas trop les copains des argentins, des péruviens et des boliviens. Les pays limitrophes en gros. Le problème c’est que le Chili est plus stable économiquement et plus fort que ses voisins, ça fait des jaloux. Historiquement en plus, ils se sont toujours un peu fait la guerre ces 4 là et c’est toujours un peu le Chili qui a gagné. Pendant les guerres du pacifique (1879-1884), l’armée chilienne a même privé la Bolivie de l’accès à la mer. Aujourd’hui encore le président Bolivien réclame ces terres volées car selon lui, tous les maux de la Bolivie viennent du fait qu’elle n’a plus d’accès à la mer. Les péruviens sont potes aux boliviens alors ils disent la même chose. Et selon les argentins, les chiliens c'est tous des voleurs et des sympathisants de la dictature. Y a une ambiance dans le coin...


Le Chili, un pays qu’il est bien

Y a pas à chipoter, ce pays est quand même sympa. Même si je n’en connais pas encore la moitié, j’avoue avoir été charmé sur bien des points. Premièrement, la nourriture. C’est un festival de saveurs. C’est pas toujours bon pour la santé (60% des chiliens souffrent de sur-poids) mais qu’est-ce que c’est délicieux. Entre les asado (grillade), les completos (hot dog), les pastels de choclo (hachi parmentier mais à la place de la purée, du maïs), les nombreux plats composés de viande, d’œufs, de frites et d'oignons tout mélangé, les fruits de mer et les pastèques de la taille d’une maison, on meurt rarement de faim.

Mote con huesillo
Empanada de 1 kilo


LE terremoto
Asado

De l'agneau. 6h de cuisson.


Et puis Santiago, ça ressemble à ça :
(merci Anne-Claire pour les photos)



Moneda. Palais du gouvernement.

Plaza de armas 
Santa Lucia
Costanera Center. Plus haute tour d'amérique du sud. (303m)

La Vega. Marché central.



Vue depuis ma chambre.


L’avantage de cette capitale, c’est que la plage est à 1h30 et la montagne à 45 minutes. Ça donne l’occasion de faire moult et moult excursions.


Cajón del Maipo



Tous les week-end à la plage.




Valparaiso et Viña del mar :
(gracias Ana por las fotos)










Une histoire de famille (Partie 2)


Bon alors si on fait le décompte, j'ai gagné en tout 1 grand-père, 13 oncles et tantes, 9 cousins et un petit cousin. Rajoutez à ça une dizaine de personne que je n'ai pas connu pour des raisons de : naissance secrète, séparation violente ou autre disparitions mystérieuses. 

Je n’ai finalement pas eu besoin de leur poser beaucoup de questions, les réponses venaient d’elles-mêmes. J’ai compris simplement en vivant avec eux. J’ai compris le pourquoi-du-comment de mon éducation paternelle. Les réponses sont venues lentement mais surement avec le temps. J’ai donc vécu le premier mois avec mon oncle et sa famille et j’ai ensuite passé les 7 mois suivant en compagnie d’un autre oncle plus jeune et vivant seul dans son appartement. Chaque semaine je passais voir au moins une fois tout le monde, histoire d’en profiter un maximum. Ils avaient toujours quelque chose à dire. Que ce soit sur l’enfance de mon papa, sur mon terrible grand-père ou sur leur passé pauvre et plutôt douleur pendant la dictature. Mes oncles et tantes recouvrent tous les niveaux sociaux. Entre celui qui est chef marketing d’une grosse entreprise pharmaceutique et celle qui vie dans la banlieue dangereuse de la ville, en passant par un prédicateur évangéliste anciennement toxicomane, j’ai pas eu l’occasion de m’ennuyer.


Dans la banlieue


à la maison

Les filles en habit traditionnel.

Apprendre à mon cousin de 2 ans comment manger des Chocopic, ça c'est important.


Là où ils se sont tous mis d’accords, c’est qu’il fallait faire de moi un vrai chilien au plus vite, rattraper le temps perdu. Je suis dorénavant incollable sur la nourriture, le folklore, l’alcool, les dialectes et l’histoire chilienne.

Avec les tontons pendant les fêtes patriotiques.


Mon grand-père n’a pas voulu s’en arrêté là. Il a voulu faire de moi un chilien officiel. C’est donc grâce à lui et à Bernadette depuis la Suisse (merci tata !) que le 1er décembre 2012, en recevant ma nouvelle carte d’identité et mon nouveau passeport, je suis devenu officiellement citoyen chilien. Oui oui, pour de vrai.



Ma venue dans la famille à provoqué quelque chose de plutôt inattendu. Le jour où j’ai rencontré tout le monde pour la première fois, ils m’ont avoué que ça faisait bien 10 ans qu’ils ne s’étaient pas réuni à autant. Ils n’ont jamais eu pour habitude de se rassembler pour les anniversaires, les fêtes de fin d’année ou pour simplement une grillade le week-end. Moi c’est tout naturellement que je leur ai proposé ce genre d’activité, vu que c’est quand même la base de ma famille en Suisse.

C’était un peu compliqué au début de rassembler tout ces sauvages. Et puis de fil en aiguille, les choses se sont dénouées. A tel point que les derniers mois, l’asado familial devenait systématique.

La dinde de noël



Content des cadeaux les nigauds.

Je suis venu au Chili pour connaître ma famille et c’est finalement elle qui me remercie de l'avoir rassembler de nouveau…

C’est pas une chouette histoire tout ça ?


Histoires brèves (partie 2)


- Un jour, ils ont annoncé à la télé : « L’économie du pays est en poupe. Les spécialistes table sur une croissance constante jusqu’en 2060. » De mon vivant, jamais je n’ai vu une annonce semblable sur notre vieux continent…

- Maintenant que je sais d’où vient mon nom de famille et ce qu’il représente, j’ai jamais autant été fière de le porter.

- J'ai parlé que en bien de la Suisse. Mais les gens comprennent pas quand on leur dit que notre plat national c'est que du fromage et du pain. Alors j'ai dû leur montrer. Je suis devenu un spécialiste en fondue au fromage. Le plus fou, c'est que c'était bon !







- Un jour, je suis allé voir ma cousine de la banlieue. Elle habite chez son fiancé dans un quartier où circule pas mal de drogue. Ils me préviennent à l’avance: je dois faire gaffe et jamais sortir seul, de nuit comme de jour. Quand on arrive sur place, pas un bruit. Ça a l’air plutôt calme et je ne vois pas d’où vient le danger.Moi : « Ben c’est pas si terrible que ça, c’est même super calme. »
Ma cousine : « Non mais ça c’est parce que quelqu'un s’est fait abattre hier dans la rue. Il y a eu pas mal de coups de feu alors aujourd’hui tout le monde reste planqué à la maison. »
Moi : « Ha ouais… quand même… »


- Les chiliens sont tellement mal vu chez leurs voisins que quand j’ai obtenu la nationalité, le monsieur de la police m’a bien fait comprendre qu’une fois hors du pays, il fallait que je voyage en tant que suisse et pas chilien. « Si t’as un accident en tant que chilien, personne n’ira te chercher. En tant que suisse ils appelleront l’armée »

-Fin de l’année passée je suis tombé sur le blog d’un couple belge à vélo. Comme ils font le même trajet que moi, qu’ils sont pas trop trop sportif et qu’ils savent pas trop jusqu’où ils vont non plus, je les ai contacté pour qu’on se boive un pot à Santiago. Tellement sympa le pot que Jérôme à ronflé une petite heure dans le parc. En plus de ça ils ont un site qui claque =>  www.enviecyclette.com
J'ai l'impression que je vais les revoir ces deux là !

- Le jour où j’ai rencontré toute ma famille, un de mes oncles m’a proposé de vivre chez lui de manière indéfinie. On ne se connaissait que depuis 3 minutes, on vivra 7 mois ensemble.

- La spécialité nationale c’est aussi les tremblements de terres. Minimum 1 à 2 par semaine. Pour les plus habitués, ce n’est pas un problème. Mais moi j’ai l’impression de mourir à chaque fois. Et j’habite au 19ème étages, ça aide pas.

- Si j’ai eu si rapidement mon passeport, c’est grâce à une nouvelle loi qui est parue récemment. Cette dernière permet au fils ou petit fils de chilien de récupérer la nationalité simplement en remplissant un formulaire et en déposant ses papiers de naissance dans le pays. Ce n’est pas pour rien si cette loi arrive maintenant. Le Chili veut récupérer les familles d’exilés de la dictature qui fuient la crise européenne, principalement l’Espagne.

Pour la vidéo de ce billet, je me suis pas foutu de vous !
Regardez-là en plein écran et en haute définition.



Un nouveau départ

La prochaine fois je vous raconterai mon anniversaire et ma fête d'adieu monstrueuse qu'on a fait hier. Tout à l'heure je vais faire un ultime repas avec ma famille avant de remonter sur le vélo en fin d'après midi.

Ça fait un an que j’ai quitté le vieux continent. J’ai l’impression de ne pas avoir encore fait la moitié de ce que je voulais faire. Vous l’aurez compris, le retour c’est pas pour tout de suite.

Je remonte donc sur le vélo dans quelques heures. Après huit mois de pause je sens que je vais galérer. Mais c’est pas grave… l’aventure reprend, il était temps ! Le moral est bon, très bon même. J'ai deux fois plus de famille et sur ma route il y a plus de 1000 km de plage et du soleil, quoi demander de plus? On reprend donc notre vitesse de croisière avec la publication des billets (entre 1 et 2 par mois) et des vidéos plus ouf que jamais. 



Restez rock !